Bonjour Thomas, peux-tu nous parler de ton parcours avant ton entrée au 3ifa ?

Je me suis orienté après la troisième sur une seconde générale puis une première scientifique. Comme beaucoup, j’ai suivi le trajet de l’exemple qui m’était le plus proche : mon grand frère. Après un échec scolaire durant cette première scientifique, je me suis orienté vers une première économique et sociale. A ce moment-là je me suis senti beaucoup plus à l’aise avec les matières, j’avais donc trouvé mes premières armes pour continuer mes études. J’ai donc obtenu mon baccalauréat en 2012, sans mention, mais avec la fierté d’avoir réussi et de pouvoir accéder aux études supérieures.      

Pourquoi as-tu choisi le BTS MUC ?

Pendant l’année du Bac on nous demande de choisir des études supérieures pour continuer. On est souvent perdu, on ne sait pas trop où aller et on fait parfois des choix par défaut. J’ai poussé la porte du 3ifa par curiosité et j’ai pu trouver des réponses auprès de Mme Duhaussay (Responsable du Développement). On a échangé sur mes expériences précédentes en grande distribution et le côté management dans ces structures qui est complet et passionnant. On a donc tranché, je devais faire un Brevet de Technicien Supérieur en Management des Unités Commerciales, il ne me manquait plus que de trouver une entreprise et une fois encore Mme Duhaussay était présente pour me fournir des pistes.

Tes années au CFA ?

J’ai été apprenti au 3ifa entre 2012 et 2014. J’avais finalement trouvé une entreprise : le Super U d’Alençon. Il a ouvert ses portes à la clientèle un mois après que je sois arrivé dans l’entreprise. C’était donc un énorme challenge car j’étais manager du rayon fruits et légumes. On devait préparer nos secteurs au sein du supermarché tout en apprenant à connaître nos collègues qui allaient partager cette expérience avec nous. A 19 ans, j’étais très jeune pour être manager, aussi bien sur le plan professionnel que personnel je devais donc faire mes preuves que ce soit auprès du 3ifa et de l’entreprise. C’était une expérience complète où j’ai dû surmonter d’importantes difficultés mais où j’ai pu aussi voir mes capacités de travail et d’adaptation. J’ai énormément appris de ce poste qui m’a fait grandir et gagner en maturité. La grande distribution est une école qui ne pardonne pas et qui est dure mais on y apprend énormément sur nous-même.

Ton parcours professionnel après le 3ifa ?

L’expérience qu’on a pu vivre avec les camarades, aussi bien en entreprise qu’au centre de formation, nous a permis d’ouvrir les yeux sur nos capacités professionnelles et scolaires, on a en grande partie revu nos ambitions pour continuer nos études. Personnellement, j’avais l’envie de pouvoir travailler plus tard dans l’humanitaire et je devais donc pour cela, trouver un secteur qui m’attire et qui pourrait m’apporter des compétences pour intégrer une association humanitaire avec un poste intéressant. Ce n’est pas une fin en soi parce que je ne sais pas si je pourrais ou si je voudrais au final intégrer le secteur mais ça me donne un but qui me fait avancer et évoluer dans mes objectifs. J’ai postulé dans une école réputée dans le secteur du transport : l’école supérieure des transports à Paris. C’était un diplôme de Manager transport et logistique : licence + master 1 = maîtrise à l’époque, qui pouvait m’apporter des compétences et une spécialisation pour ma vie professionnelle. J’ai postulé sur de nombreux postes dans diverses entreprises et j’ai finalement décroché un entretien puis un travail au siège social de Chronopost à Paris en tant que chef de projet démarrage client au national. On devait s’occuper de régler les différents problèmes sur le transport des colis, la mise en place de l’informatique et des logiciels, les modalités du contrat, et tous les sujets en amont ou en aval de la prestation pour des clients importants de l’entreprise (Amazon, Fnac, Bayer, Free ou encore Orange). C’était un poste avec un enjeu relationnel important qui nécessite des compétences "politiques" car on devait mettre tout le monde en accord avec le projet : la direction de l’entreprise, les commerciaux et les équipes informatiques. Chaque public a ses méthodes et son fonctionnement, on devait donc s’adapter et faire en sorte que le projet avance vite et bien.

Et aujourd’hui ?

Aujourd’hui, je suis dans une école de commerce où j’effectue un master 2 en conseil et stratégie d’entreprise à Lyon. J’ai décroché un job dans la partie internationale de Chronopost en me faisant connaître au sein de l’entreprise grâce au poste précédent mais toujours à Paris, je fais donc toutes les semaines les allers-retours en train pour aller au travail, j’ai un rythme de 3 jours d’école, 2 jours d’entreprise. C'est un rythme difficile à tenir mais il faut savoir prendre des risques et parfois faire des sacrifices. Je suis Customer Solution Manager, c’est un métier qui consiste à assister et manager la force de vente en étant expert de l’international. On accompagne nos équipes de commerciaux dédiées en rendez-vous client pour apporter une valeur ajoutée et pouvoir répondre aux différents besoins du client. On a donc un aspect formation : on forme les commerciaux sur l’international, un aspect de gestion de projet : on a pour objectif de développer les ventes de Chronopost à l’international et un aspect commercial. J’ai des opportunités d’embauche qui se profilent au fur et à mesure de l’année et du développement de l’équipe. Je pourrais normalement envisager d’intégrer celle-ci à la fin de mon contrat de professionnalisation pour faire mes premières armes à plein temps en entreprise.

Un souvenir particulier de ton passage au 3ifa ?

Il faut savoir qu’on passe des périodes de travail et d’école assez dense. Cela nécessite une cohésion et un partage des compétences de chacun parce qu’on vient de secteurs différents avec des expériences différentes. Cette entraide au sein de la promo a forcément créé des liens et j’ai gardé contact, aujourd’hui encore, avec certains élèves de la classe dont certains sont devenus de vrais amis comme Joris Commauche qui travaille aujourd'hui chez Carrefour Banque avec un avenir tracé ou encore Clémence Lauger qui partage l'affiche du pôle vente avec moi. J’ai également pu créer des liens avec certains profs comme Carole Jardin, Agathe Pottier et JKP (Jean-Karl Parpaillon). Je les remercie d'ailleurs pour leur écoute et l'aide qu'ils ont pu m'apporter aussi bien sur le plan personnel que professionnel. Je suis également invité à venir tous les ans aux portes ouvertes, c’est vraiment bien de parler avec les élèves et de pouvoir conseiller des nouveaux arrivants en échangeant sur nos expériences.

Un mot, un message à faire passer à nos futurs apprentis ?

Je pense que le principal message à passer, et que j’ai eu la chance d’avoir par mon père, c’est que l’important est de ne jamais aller au travail à reculons et de faire ce que l’on aime. On passe la majorité de notre temps au travail et c’est indispensable que ce temps soit un épanouissement car il a un impact sur notre vie privée. Si vous êtes heureux dans votre travail, vous serez heureux dans votre vie. L’alternance m’a permis d’accéder à différentes passions tout en continuant mes études. Si je n’avais pas de salaire, si je n’avais pas pu découvrir des grandes villes comme Paris cela aurait été plus compliqué de pouvoir accéder par exemple aux voyages à l’étranger, j’y vais désormais au moins une fois par an. J’ai fait le choix de l’alternance car je ne suis pas un grand fan de l’école, je voulais donc y passer le moins de temps possible tout en apprenant à vivre dans le monde professionnel. Ces 5 années passées entre école et travail, c’est un atout considérable quand on arrive sur le marché. On a déjà l’expérience et la maturité d’un professionnel tout en commençant vraiment notre vie professionnelle. C’est pour moi indispensable de passer par ce système et les grandes écoles font aujourd’hui de plus en plus d’alternance et je pense que ce n’est pas pour rien !

Mathieu PATRY